L'expression de ce que l'on ressent

Publié le 8 novembre 2024 à 13:36

Dire "j'ai mal", dire "j'ai du mal", admettre que l’on souffre ou que parfois on se sent seul, est souvent perçu comme un signe de faiblesse dans notre société. La pression sociale, les jugements implicites ou explicites et le regard des autres nous poussent souvent à tout garder pour nous, à étouffer ces ressentis pourtant légitimes. 

Nous préférons alors le silence à la peur d'être incompris, mal compris ou d'être vu différemment. Pourtant, se taire, c’est se priver d’une part fondamentale de soi. C'est mourir à petit feu insidieusement.

Pourquoi se taire peut devenir un poids

Dire ce que l’on ressent, surtout lorsque c’est douloureux ou inconfortable, est loin d’être chose aisée. Beaucoup de personnes se replient sur elles-mêmes par crainte du regard extérieur. Ces regards ou commentaires peuvent parfois blesser, enfermer et figer dans une image qui ne nous correspond pas vraiment voire pas du tout. Cette peur d’être jugé est si omniprésente qu’elle nous empêche, bien souvent, de nous exprimer pleinement. Elle castre plus qu'elle ne nous permet de nous épanouir.

Chaque être humain mérite pourtant de s’ouvrir au monde sans crainte, d’exprimer ses émotions et d’être accueilli avec bienveillance et amour. Rester en silence, c’est se priver de cette liberté. À force de taire ce qui nous pèse, on finit par se recroqueviller, à sentir ce poids grandir en nous jusqu’à devenir insupportable. C'est s'éteindre insidieusement jusqu'à disparaître.

 

S’offrir une nouvelle chance

Et si on se donnait une nouvelle chance ? Celle de se retrouver, d’accepter nos vérités et d’avancer plus léger. C’est un acte de courage que de regarder nos douleurs, nos peurs et nos souffrances en face. Mais c’est également un acte d'amour envers nous-mêmes. S’autoriser à verbaliser ces ressentis, c’est aussi offrir aux autres une part de soi, faire un pas vers eux pour que, peut-être, ils puissent aussi s’ouvrir en retour.

En exprimant ce qui nous habite, nous créons des liens. Ces partages permettent de briser le cercle de la solitude, de nous sentir compris et soutenus. Osons enfin ouvrir notre livre intérieur ; voilà un cadeau d'une valeur inestimable pour nous-même mais aussi pour la personne qui tend son âme à nos larmes.

 

L’empathie, un trésor précieux mais rare

Il n'est pas simplement question d'écoute, mais d'ouverture du cœur, d'empathie et d'amour. Être présent à son prochain est une qualité exceptionnelle mais tellement essentielle pour accueillir la souffrance des autres, mais il est vrai que ces trésors ne sont pas donnés à tout le monde. Dans un monde où l'empathie semble parfois rare, il est d'autant plus précieux de cultiver ces valeurs, de les offrir et de les rechercher. 

Prendre le temps d’être sincère et d'offrir notre temps à se pencher sur une personne en souffrance peut transformer son quotidien, lui donner l’énergie pour avancer, pour se sentir moins seul. La bienveillante et la bienfaisance est un pilier de nos relations humaines, et je ne pense pas  qu'elle s'apprenne, elle est un don précieux que tout le monde ne possède pas.

 

Prendre le risque de s’ouvrir

Cela peut paraître effrayant d’ouvrir la porte de nos émotions, mais c’est un risque qui en vaut la peine. Parfois, la simple expression de ce que l'on ressent allège le poids que l'on porte. En partageant, on invite aussi les autres à en faire autant, créant ainsi des espaces de confiance et de solidarité, de soutien et de liens indéfectibles.

La prochaine fois que vous ressentez une douleur, un doute, une peine, osez en parler à quelqu’un en qui vous avez confiance, qui a leur cœur tendre et doux. Et pour ceux qui écoutent, n’oublions jamais l’importance de l’accueil et de la bienveillance envers ceux qui osent se confier. Nos mots et notre présence peuvent être des cadeaux inestimables.

 

Et vous, avez-vous déjà ressenti cette pression à vous taire ?

Comment abordez-vous vos émotions et vos difficultés ?

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